Yohanne Lamoulere © Meyer-Tendance Floue
Yohanne Lamoulère
Photographe
Lycée Alphonse Daudet, Nîmes (30)
10 janv. 2023
"Ce que j’aime c’est insuffler un doute au spectateur, qu’il ne sache plus vraiment si la photo est mise en scène ou non."

23 élèves et 1 professeure d’arts plastiques présents

Nous avons accompagné la photographe Yohanne Lamoulère, à la rencontre des élèves de son ancien lycée nîmois. Une classe d’élèves en option arts plastiques a ainsi pu échanger avec cette artiste accessible et généreuse, qui les a précédés sur les bancs du lycée Alphonse Daudet.

Nous avons accompagné la photographe Yohanne Lamoulère, à la rencontre des élèves de son ancien lycée nîmois. Une classe d’élèves en option arts plastiques a ainsi pu échanger avec cette artiste accessible et généreuse, qui les a précédés sur les bancs du lycée Alphonse Daudet.

La rencontre a commencé par un constat de la photographe sur son parcours, le qualifiant de « rigide », classique ; après son bac, Yohanne Lamoulère a d’abord intégré l’université avant d’entrer à l’école de photographie d’Arles, dont elle est diplômée. Pourtant, a-t-elle précisé aux élèves, rien de particulier ne la prédestinait à la photographie, cet art était assez peu présent chez elle dans sa jeunesse. Yohanne Lamoulère a élargi sa réflexion en évoquant sa vision du parcours des jeunes générations de photographes, qui lui paraît souvent plus riche, en un sens, car souvent précédé d’études en sciences humaines avant de se lancer dans la photo. Cette formation impacte selon elle positivement leur vision du métier, et leur art.

Rapidement, et certainement du fait de l’option choisie par les jeunes présents, la photographe n’a pas hésité à évoquer son métier de manière plus concrète et plus technique. Plus concrètement, d’abord, car elle a détaillé sa pratique photographique et son approche de la photo en tant que métier : distinguant le travail de “commande » et son travail d’artiste, plus personnel, évoquant ici un équilibre personnel que chaque artiste évalue selon ses attentes, ses ambitions, sa vie. “A chacun de trouver l’équilibre qu’il souhaite entre les deux”. Elle ajoute qu’il en est de même avec son espace de création, sa pratique créative et sa vie privée : l’équilibre ici aussi est propre à chacun.

Yohanne Lamoulère avait apporté avec elle deux appareils photo qu’elle utilise dans son travail pour les montrer aux élèves et leur expliquer leur fonctionnement plus en détails, notamment celui de son Rolleiflex, un appareil photo argentique qu’elle affectionne tout particulièrement. Les élèves ont ensuite voulu savoir si toutes les photos de Yohanne Lamoulère étaient mises en scène, ou non, et comment la photographe procédait pour approcher les gens qu’elle voulait photographier. À elle de répondre que c’est en fait presque sa partie préférée, comparant cette phase à un combat, nécessitant de se présenter, s’apprivoiser et convaincre la personne. L’artiste a ensuite pris le temps de détailler avec les élèves son « cérémonial » de prise de photo, sa méthode, prenant en exemple plusieurs de ses clichés, affichés sur le tableau blanc derrière elle, comme celle d’Abdou, en tutu blanc sur son scooter.

Les élèves ont été très curieux des sources d’inspiration de la photographe, de ses méthodes de travail, de sa technique, ainsi que de ses futurs projets. Reprenant l’exemple des photos d’Abdou ou de Shirine, celle-ci a expliqué qu’elle a souvent une idée de ce qu’elle veut photographier mais que ce qu’elle aime par-dessus tout, c’est quand le sujet met aussi un peu de lui dans la photo. Enfin Yohanne Lamoulère a confié aux élèves qu’elle avait plusieurs projets en cours, qu’elle aimerait évoluer, un peu, et peut-être faire moins de portraits. Pour le moment, elle collabore sur un court-métrage, continue de travailler pour Libération, et va voyager au Maroc pour un projet, et en Géorgie pour un autre… La diversité de projets, de lieux et de rencontres sont les choses qu’elle aime dans le fait d’avoir choisi une carrière artistique !

En fin de rencontre, Yohanne Lamoulère a voulu interroger les élèves sur leurs pratiques artistiques et ce qu’ils voulaient faire plus tard, et si beaucoup pensent à l’animation, certains ont confié envisager désormais d’intégrer la photographie à leur pratique.

Presse

Le Réveil du Midi – 10 janvier 2023
France 3 Occitanie – 10 janvier 2023
Midi Libre – 11 janvier 2023
Vià Occitanie – 26 janvier 2023