36 élèves
accompagnés de 2 professeurs
Toufik Ayadi, producteur césarisé à plusieurs reprises dont en 2022 pour le Meilleur Premier Film Les Magnétiques, est retourné dans le cadre du dispositif Un César à L’École, dans son ancien lycée de Vanves, le lycée Michelet, à la rencontre d’une classe de 2nde qui avait pu découvrir en salle le film avant sa venue.
Ravi de redécouvrir l’établissement dans lequel il était élève il y a plus de 20 ans, Toufik Ayadi avait hâte d’évoquer son métier et son parcours avec la nouvelle génération d’élèves. Plutôt bon élève, le producteur n’a jamais vraiment su ce qu’il voulait faire, et ce sont finalement des circonstances tragiques qui l’ont mené au secteur du cinéma. En 1ère, alors qu’il se rendait au lycée, un accident de scooter l’a cloué sur un lit d’hôpital pendant près de 5 mois, le forçant à redoubler. Par la suite, il ne réussira jamais à se “reconcentrer”, et n’obtiendra pas son baccalauréat. Plus scolaire mais cependant travailleur, Toufik Ayadi devient stagiaire régie dès 19 ans, puis assistant régie sur plusieurs tournages, et enfin régisseur pour une société de production. Petit à petit, il travaille, il observe, il rencontre…jusqu’à rencontrer celui qui deviendra son associé au sein de SRAB Films : Christophe Barral. Toufik Ayadi a expliqué avec amusement aux élèves le métier de régisseur : « c’est la première personne debout et la dernière à se coucher. C’est celui qui va chercher des cafés, qui fait le coursier, qui répare, qui bidouille, qui s’assure que tout se déroule bien… ». Il affectionne particulièrement ce poste qui l’a vu commencer dans le cinéma et a expliqué que ça l’a aidé, aussi. C’est parce qu’il a été régisseur qu’il a pu découvrir tous les métiers nécessaires à un tournage et en produire, ensuite. Cela lui a aussi permis d’apprendre à « bricoler » en cas de budget restreint…ce qui est toujours utile quand on aime faire des films d’auteur, a t’il plaisanté !
Accessible, détendu et abordant la rencontre avec humour, Toufik Ayadi a su mettre les élèves à l’aise et les questions ont vite fusé, que ce soit sur son métier, sur le secteur du cinéma ou sur le film césarisé vu par les élèves ; Les Magnétiques. Un élève a voulu connaître la différence entre un réalisateur et un producteur, puis un autre le budget moyen d’un film et la durée d’un tournage, à un troisième de demander si les producteurs gagnent bien leur vie, comment les producteurs financent les films et “où ils vont chercher l’argent”… Puis, des questions plus précises sur le film ont aussi été posées : comment s’est déroulé le casting et pourquoi ces acteurs-là ont-ils été choisis, pourquoi un tel titre, etc. Cette dernière interrogation a d’ailleurs permis à Toufik Ayadi de changer la dynamique et de poser ses questions à lui aux élèves, à commencer par “comment auraient-ils appelé le film, eux ?” Beaucoup de bonnes idées ont été évoquées, d’après lui, dont certains titres que la production avait elle-même envisagés.
Le producteur s’est aussi intéressé à ce que regardent les « jeunes » de nos jours et où (est-ce qu’ils regardent encore des films à la télévision ?). La réaction la plus enthousiaste des élèves a tout de même été provoquée par l’annonce par Toufik Ayadi de son rôle de producteur du film Les Misérables, que beaucoup ont vu et apprécié. Amusé par leurs réactions et fier du parcours du film, le producteur a ensuite raconté l’aventure qu’a été ce film, du court-métrage à la cérémonie des Oscars, à Los Angeles.
En fin de rencontre, les élèves ont pu découvrir l’un des César de Toufik Ayadi, celui des Magnétiques, que le producteur leur a même prêté, les incitant à en profiter et à faire des selfies avec ! Certains élèves qui envisageaient déjà, peut-être, des métiers du cinéma, ont peiné à quitter la salle et Toufik Ayadi, conquis et plus décidés à suivre leurs rêves de cinéma…voir de César, un jour !