125 élèves
accompagnés par 3 professeur.es
Le chef décorateur Riton Dupire-Clément est retourné dans son ancien lycée bois-colombien, Albert Camus, pour échanger avec les élèves des options et spécialités cinéma-audiovisuel. Tous ont pu (re)découvrir en classe le film le plus récent du chef décorateur, Illusions Perdues, pour lequel il a reçu le César des Meilleurs Décors en 2022.
Riton – dont le nom d’artiste date d’ailleurs de l’époque où il était lycéen ! – a commencé par évoquer le métier de chef décorateur et l’ensemble des corps de métiers qui constituent un département « déco » sur un tournage : des tapissiers aux calligraphes, en passant par les ensembliers, les graphistes ou encore les régisseurs d’extérieur, entre autres. Étonnés ou impressionnés, le public d’élèves a réagi à plusieurs reprises, notamment lorsque Riton Dupire-Clément a précisé les rôles de chacun, allant jusqu’aux détails des faux-journaux à créer et imprimer pour les graphistes, par exemple.
Concernant son propre poste, chef décorateur, il rassure : évidemment, il s’entoure d’assistants et d’équipes solides car il ne peut pas tout gérer ! Riton Dupire-Clément a cependant expliqué qu’en amont, c’est lui qu’on appelle pour concevoir le décor et qu’il « vend » donc ses premières idées grâce à des dessins et des croquis de ce qu’il imagine. Une fois la personne à la réalisation convaincue, il faut trouver comment passer ce
dessin au réel. L’artiste a accompagné toutes ses explications aux élèves de ses documents de travail pour Illusions Perdues, illustrant ainsi parfaitement ses propos et les rendant plus “concrets”.
Suite à ces premières explications, Riton Dupire-Clément a brièvement évoqué son parcours, qui ne le destinait pas du tout au rôle de chef décorateur… Jeune, il veut d’abord faire de la musique et de la radio. Il peint, aussi. Il se tourne alors, sans grand enthousiasme, vers des études d’anglais qu’il ne finira jamais. C’est finalement un ami à lui, chef décorateur, qui lui propose alors pour la première fois de devenir son assistant sur un tournage.
Les élèves étaient particulièrement attentifs et concentrés, buvant les paroles du chef décorateur invité, et posant question après question. La plupart concernaient le film, évidemment : du temps de préparation, aux VFX, à la façon dont les équipes avaient conçu puis fabriqué tel ou tel décor, comment l’artiste choisit-il de fabriquer le décor en studio ou de tourner à l’extérieur, qu’est-ce qui fait un « bon » décor (par exemple quand on vote pour les meilleur décor aux César !), qu’est-ce qu’un intermittent, etc. Enthousiaste et prolixe, Riton Dupire-Clément n’a pas hésité à répondre à toutes ces questions, partageant même un très grand nombre d’anecdotes du tournage avec les élèves, ravis de découvrir l’envers du décor.
À la fin de l’échange, une groupe d’une trentaine d’élèves s’est formé autour de Riton Dupire-Clément, encore avides de réponses à leurs questions, malgré une rencontre qui a déjà duré 2h. Enfin, les élèves étaient aussi excités et enthousiastes du cadeau que leur a fait le chef décorateur en apportant avec lui son César, les autorisant même à le toucher, le porter, se prendre en photo avec…certains ont même improvisé des petits discours de remerciements !
Ce n’était cependant pas là la seule surprise de la journée, puisque certains élèves avaient préparé des cadeaux pour l’artiste : une affiche avec la photo de la remise de son César et les différents mots que leur ont inspiré le film, ainsi qu’un César-Albert Camus, trophée imaginaire du lycée, regorgeant de symboles du film (les bas rouges et les poumons de Coralie, le champagne, le journal, etc.). Touché, Riton Dupire-Clément les a remerciés chaleureusement, notant au passage que « ce prix-là est unique, personne ne pourra avoir le même que moi ! ».