120 élèves encadrés par 3 professeurs
Martin Bertier est revenu dans son ancien lycée de Meylan, le lycée du Grésivaudan pour y rencontrer et échanger avec les élèves de l’option et de la spécialité cinéma, et un groupe d’élèves qui participe au projet du lycée pour obtenir le label « Égalité filles-garçons » de l’Education Nationale. D’après les dires du producteur, les lieux de ses jeunes années ont assez peu changé. Familier de ces couloirs qu’il a arpentés adolescent il n’a d’ailleurs pas été utile de l’orienter vers la salle dans laquelle s’est tenue la rencontre. Martin Bertier y a même retrouvé avec un plaisir non dissimulé, le piano sur lequel il jouait, déjà, à l’époque, et n’a pu résister à jouer un petit air de musique avant de partir.
Enthousiaste à l’idée de transmettre aux élèves ses connaissances sur le cinéma et son amour pour les films (notamment d’auteurs), le producteur a choisi d’entamer la rencontre en expliquant son parcours.
Cinéphile depuis tout jeune, Martin Bertier se rêvait cinéaste. Il a expliqué aux élèves qu’à l’époque il n’y avait pas beaucoup d’options pour les personnes qui voulaient faire du cinéma : les écoles privées, chères, ou la Fémis. Il s’est alors lancé dans une fac de philosophie pour préparer le concours d’entrée de l’école, qu’il n’a jamais réussi. Finalement, il s’est tourné vers Sciences Po et a entamé un master de direction de projets culturels, à la suite duquel il devait faire un stage de fin d’études. C’est là qu’il choisit de faire son stage dans une société de production. Ayant à cœur d’être le plus sincère possible avec les élèves, il a tenu à préciser que la question de la production est arrivée très tardivement chez lui. En effet, il voulait faire des films, écrire, réaliser…mais finalement c’est la production qui a réussi à « se faire se rencontrer ses envies et ses compétences », et a vite réalisé qu’il s’agissait là, de tout ce qu’il voulait faire.
Les élèves, attentifs et intrigués, ont bu les paroles du producteur pendant près de 2h. De la découverte de sa double casquette – puisque Martin Bertier est également directeur de production – à sa vision du cinéma d’auteur et du financement des films, en passant par la création de ses deux sociétés de production ; le producteur, loquace, n’a rien caché aux élèves. Il n’a pas eu envie, non plus, d’enjoliver la réalité et n’a pas hésité à expliquer aux élèves la dure réalité du métier, qu’il s’agisse de la difficulté de financement de certains films, du système d’intermittence ou de sa propre rémunération.
Les élèves avaient pu voir en classe le court-métrage produit par Martin Bertier et qui lui a valu de remporter le César du Meilleur Court-Métrage Documentaire lors de la cérémonie 2023. Ce dernier a déclenché de nombreuses questions chez eux, que ce soit sur son sujet ou sa forme. Beaucoup ont par exemple été curieux du choix de reproduire une interview, du choix des actrices, des intentions de réalisation, du choix du projet par le producteur, etc.
Les questions des élèves et la loquacité de Martin Bertier ont permis une rencontre dense en informations et portée par l’amour du cinéma de l’intervenant. À la fin de la rencontre, il s’est même permis de sortir le précieux graal pour toute personne qui rêve de cinéma en France : LE César, pour le plus grand bonheur des élèves. La rencontre s’est achevée par une photo de groupe et quelques élèves se sont attardés pour poser leurs ultimes questions à Martin Bertier, presque frustrés que l’intervenant ne puisse pas rester encore un peu.
