130 élèves/ 4ème et 3ème/ accompagnés par 1 professeure documentaliste, 1 professeure de technologie, 1 professeure d’histoire-géographie et 1 professeure d’anglais
C’est avec beaucoup d’émotion que la comédienne et autrice Marie Dompnier a poussé les portes de son ancien établissement, le collège Victor Hugo à Colomiers (31), pour échanger avec les élèves. L’artiste a rencontré 130 élèves de 4ème et de 3ème , aux nombreuses questions et à l’oreille attentive. La comédienne a partagé ses souvenirs d’enfance au sein de cet établissement, il y a plus d’une vingtaine d’années, discuté de son parcours et de sa carrière, et raconté aux jeunes les coulisses d’un tournage, derrière les caméras. Un milieu fascinant et fantasmé par beaucoup d’entre eux.
Ce retour aux sources fut également l’occasion pour Marie Dompnier, de revisiter les lieux toujours très familiers de son enfance, les couloirs, salles de classes et l’amphithéâtre dans lequel elle a joué sa première représentation de théâtre. L’artiste en a également profité pour prendre quelques photos et les partager avec ses anciens camarades du collège, avec lesquels elle a gardé contact. Une petite nostalgie dont Marie Dompnier n’a pas hésité à nous faire part avant l’heure des rencontres, face aux élèves impatients de découvrir la comédienne.
En guise d’introduction, l’artiste a fait un rappel aux élèves : « Je suis là pour partager des expériences. Le but n’est pas de vous prendre en otage, mais bien que cette rencontre soit un échange et vous sortiez avec tout ce qui vous intéresse ». C’est donc sur ces paroles enthousiasmantes que l’échange a débuté par une présentation rapide de l’artiste. Comédienne, mais également scénariste, metteuse en scène et depuis peu réalisatrice, Marie Dompnier est une artiste aux multiples facettes qui fait carrière aussi bien au théâtre qu’au cinéma ou à la télévision (qui est d’ailleurs le support que les élèves ont pu appréhender le plus facilement en amont, la série Coeurs Noirs qui est l’un de ses derniers rôles étant accessible sur france.tv). Collégienne puis lycéenne dans l’établissement Victor Hugo, elle est sortie bachelière en 98. Avant de laisser la parole aux élèves, elle a conclu son introduction par la constatation suivante « je connais bien les lieux ».
Il ne fallut pas longtemps pour que les premières mains commencent à se lever. Les collégiens étaient curieux d’en savoir plus sur le métier de comédien et la manière dont se déroule le tournage d’une série, l’organisation du quotidien de l’artiste, ses sources d’inspiration ou encore son parcours, de Colomiers jusqu’aux plateaux de tournage.
Est ensuite arrivée la question « Pourquoi vouloir faire du cinéma ? ». La comédienne a donc fait un petit saut dans le passé en revenant sur ses débuts, notamment à Victor Hugo où elle découvrit le monde du théâtre, le jeu. Suite à cet intérêt croissant pour la scène, elle s’est très vite rendu compte qu’elle ne pourrait pas vivre sans et a décidé dès la fin du lycée d’en faire un métier. En parallèle, l’artiste a confié aux élèves qu’elle adorait, et était passionnée d’histoires en tout genre, depuis toute petite, ce qui expliqua son envie de les incarner, mais aussi, plus tard, d’en raconter. Comédienne, elle a dès ses débuts beaucoup investi les scènes théâtrales, puis décroché des rôles au cinéma et à la télévision. Aimant la fiction, elle a plus récemment décidé de ne plus seulement dépendre du désir des autres en tant qu’actrice, et l’écriture s’est alors imposée comme une solution. En suivant une formation au scénario à la Femis, elle a ainsi ajouté une nouvelle corde à son arc. Elle a d’ailleurs réalisé son premier court métrage Le Tapis.
Un élève a questionné l’artiste sur le rôle de l’école dans ses choix professionnels. Marie Dompnier a confié que c’était en partie grâce à deux professeures de français et d’allemand qui ont amené la culture dans l’école, favorisant son ouverture d’esprit, qu’elle s’est ensuite intéressée au théâtre et a décidé de suivre des cours.
Le moment est alors venu d’aborder des aspects plus pratiques comme les modalités et le processus de tournage d’une série, que la comédienne a illustré avec sa série Cœurs Noirs, dont le tournage de la saison 2 va bientôt commencer. Elle a raconté aux élèves qu’un tournage, c’est avant tout une longue préparation qui requiert de nombreux corps de métiers, notamment techniques, « les personnes derrière la scène ». Il s’agit de préparer les décors, le son, les lumières, les costumes, l’organisation générale des prises de vue et la gestion du personnel. Toute cette machine peut durer plusieurs mois. Une fois le tournage prêt, c’est au tour des acteurs de rejoindre la grande équipe afin de tourner les scènes, avant que l’œuvre soit montée et ensuite diffusée au public.
Les collégiens se sont aussi demandés comment trouver des séries ou films dans lesquels jouer en tant que comédien. Marie Dompnier leur a donc expliqué qu’en réalité et pour beaucoup, il s’agit du travail de l’agent de l’artiste. Son métier consiste à trouver des castings, des contrats au comédien et lui présenter divers projets. C’est ensuite le comédien qui va passer ce qu’on appelle la phase de casting, de sélection, à l’issue de laquelle l’artiste obtient le rôle. « Cela signifie qu’il faut faire ses preuves à chaque fois » a rappelé l’artiste. En effet, c’est avec honnêteté que Marie Dompnier a rappelé aux élèves que les comédiens connaissent tous de nombreux échecs et refus au cours de leur carrière. Bien entendu, il arrive parfois que les artistes soient contactés par le réalisateur et aient directement le rôle, tout cela dépend de la notoriété et des relations avec les réalisateurs.
Est ensuite venue la fameuse question de la rémunération. C’est avec beaucoup de pédagogie que la comédienne leur a expliqué que ce chiffre pouvait être très fluctuant et ne pouvait pas vraiment donner une somme précise par mois. Néanmoins, par journée de tournage, Marie Dompnier a expliqué que l’acteur qui a un rôle parlant ne peut pas gagner moins de 400 euros. Cependant, ce chiffre peut tout fait varier en fonction de la société de production, des moyens investis dans l’œuvre audiovisuelle ou encore de la renommée de l’artiste, pouvant gagner jusqu’à 10 000 euros la journée. La rémunération dépend de l’ampleur de l’oeuvre et de la notoriété de l’artiste, qui ne tourne pas toute l’année et dont le travail de préparation pour les rôles n’est en général pas rémunéré.
Comme dans tous métiers, l’actrice est confrontée à des moments plus difficiles que d’autres. C’est notamment le cas lorsqu’il n’y a pas de travail (proposition de tournage) en tant que comédienne. Aujourd’hui, l’artiste leur a raconté que cela n’arrive plus étant donné qu’elle a élargi ses horizons en se lançant dans l’écriture et la réalisation de ses projets personnels.
Elle n’a pas hésité non plus à dire qu’il arrive aussi que l’ambiance et l’entente entre les membres d’une équipe de tournage ne soient pas toujours faciles. Dans ce cas-là, il faut faire preuve de résilience, leur a dit la comédienne, et trouver des solutions pour coopérer et travailler sur les trois ou quatre mois de tournage. À l’inverse, quand ça se passait bien, « c’était génial, c’est comme faire partie d’une colonie de vacances ».
Enfin et pour conclure en beauté sur cette riche rencontre, la question suivante a été posée : « Si vous aviez la possibilité de remonter le temps, que changeriez-vous dans votre vie de collégienne à Victor Hugo ? » Marie Dompnier a réfléchi, hésité… Puis elle s’est adressée aux élèves : « Quand je suis arrivée ici tout à l’heure, je me suis souvenue des émotions et des grands questionnements que je traversais à votre âge. Je pense que si je devais remonter le temps, je parlerais à l’adolescente que j’étais et lui dirais de se faire confiance et de persévérer ».
Presse
La Dépêche – 18 mars 2024