220 élèves de la seconde à la classe prépa accompagnés par 8 professeurs
Jean-François Boyer est retourné pour une journée intense dans l’établissement dans lequel il a passé 6 années il y a 50 ans, de la seconde à la fin de sa prépa littéraire. Le lycée, particulièrement mobilisé avait organisé autour du retour du producteur de la série Un village français une journée dédiée au devoir de mémoire qui a permis de nombreux moments d’échanges autour du parcours, du métier et de la série en particulier de Jean-François Boyer.
Plus de 220 élèves ont eu l’opportunité de découvrir 2 épisodes de la série Un Village français avant la venue du producteur, d’échanger le matin en présence de Marjolaine Boutet, une universitaire, historienne spécialisée dans l’étude des séries sur le traitement des faits historiques à travers la fiction, puis l’après-midi, deux sessions d’échanges en comité plus restreint a permis à 2x 80 élèves d’interroger Jean-François Boyer sur son parcours depuis le lycée et son métier.
Le matin, le producteur a évoqué les enjeux de la production de séries en France, les jeunes lui posant de nombreuses questions sur l’adaptation à l’écran des faits historiques en lien avec la réalité, le travail de reconstitution, le souci de véracité, le travail de création, le choix et le jeu des acteurs, des costumes, son rôle de producteur et le financement des œuvres, le rapport entre cinéma et séries, la place de la fiction dans le devoir de mémoire. Le producteur a pu revenir sur la genèse de la série Un Village français, le travail de création, et d’accompagnement des créateurs et notamment la collaboration avec l’auteur de la série Frédéric Krivine, les missions et le rôle du producteur notamment dans le financement de l’œuvre, la recherche des partenaires, les prises de risques pour soutenir certains projets. Les questions étaient nombreuses, la rencontre ayant été très préparée par les enseignants, les élèves se sont montrés très vifs sur leur approche de la série, la création des personnages et l’approche de l’équipe par rapport à l’Histoire de la seconde guerre mondiale.
Lors de son intervention, Jean-François Boyer a évoqué l’importance de l’héritage de ses années au sein du lycée Edouard Herriot et encourager les élèves à s’ouvrir aux opportunités, aux rencontres.
Après une visite émouvante dans ce lycée chargé d’histoire, le producteur a ensuite revu les élèves en plus petits groupes pour échanger plus particulièrement sur son parcours personnel, lui demandant des conseils, et faisant le lien avec ses années au lycée où Jean-François Boyer est arrivé en 1974, à l’ouverture de l’établissement à la mixité. L’artiste a évoqué l’importance fondamentale selon lui du travail. Venant d’un milieu simple selon ses mots, il a évoqué son niveau d’élève plutôt moyen mais en réalité excellent dans certaines matières (dont le français et l’histoire) et plutôt très mauvais dans d’autres (et de citer les mathématiques, les langues et le sport notamment), et le souvenir de certains professeurs dont l’apprentissage l’a marqué et le rôle que le lycée a joué dans son parcours. Le producteur a ainsi pu raconter son passage à Science Po Paris, son entrée en politique grâce à une rencontre, son passage dans certains cabinets ministériels, et son arrivée plus tardive dans le secteur audiovisuel par le biais de la banque puis la rencontre avec un producteur qui lui a mis le pied à l’étrier et enfin la création, il y a 20 ans, de sa société Tetramedia.
Le message principal délivré par le producteur aux jeunes à ce moment de l’échange a été l’importance des choix et de l’ouverture aux rencontres, aux opportunités. Les élèves l’ont interrogé sur son niveau à l’école, la manière de découvrir l’univers de la culture, l’audiovisuel, son apprentissage du métier de producteur qu’il a fait « sur le tas ». Un métier qu’il a présenté aux jeunes ; la relation aux auteurs, aux partenaires, le sens de l’entreprenariat, la recherche de financement, les compétences requises (au premier rang desquelles la force de conviction et le talent pour repérer les bonnes personnes avec lesquelles collaborer), sa vision du secteur et « la magie » des métiers artistiques. Le producteur a également évoqué l’importance dans son métier des prises de risque, rebondissant sur la production de la série Les hommes de l’ombre.
Interrogé sur ce qui l’a séduit dans le métier de producteur l’artiste, enthousiaste, a évoqué le goût des rencontres, des collaborations avec les jeunes, le côté artisanal, l’humanité au centre des valeurs qui guident cette fonction.
Jean-François Boyer a également évoqué les nuances entre cinéma et télévision notamment dans la relation aux auteurs, et son métier qui permet de contribuer à porter à l’écran des histoires. A une élève qui exprimait le fait que ce type de métier lui semble inaccessible le producteur a répondu avec enthousiasme pour exprimer qu’au contraire il ne faut pas se laisser intimider ; ce sont des métiers ouverts. Il a également évoqué des écoles spécialisées encourageant les élèves à suivre leurs envies, à se former, à travailler. De nombreux élèves se sont pressés auprès du producteur à la fin de la discussion pour solliciter de derniers conseils auprès de Jean-François Boyer qui n’a pas été avare de ses mots, glissant même sa carte de visite aux élèves et leurs enseignantes.
La journée s’est terminée sur une cérémonie de commémoration portée par l’établissement et mobilisant les élèves et d’autres anciens élèves qui s’étaient joints au producteur, un moment bouleversant pour clore une journée mémorielle émouvante.
Presse
Le progrès – 26 janvier 2024