35 élèves
accompagnés par 2 professeurs

Isabelle Carré, comédienne et autrice, est revenue dans son ancien lycée parisien, le Lycée Victor Duruy, le temps d’un échange avec une classe de seconde, dont les élèves avaient vu en classe l’un de ses films : Les émotifs anonymes. Dès son arrivée Isabelle Carré était très émue de retrouver les couloirs de l’établissement, qu’elle a fréquenté de la 6ème à la Terminale.

Isabelle Carré a commencé la rencontre expliquant aux élèves qu’elle souhaitait d’abord les interroger, eux, et apprendre à les connaître, expliquant se poser beaucoup de questions sur la façon dont la jeunesse a traversé et vécu les dernières années de crises sans précédent. Interrogés sur la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et sur la politique, les jeunes se sont vite pris au jeu et ont partagé avec entrain leurs réflexions. La comédienne avait aussi à cœur de comprendre ce qu’était l’art pour ces jeunes d’une toute autre génération que la sienne, mais qui grandissent dans le même environnement scolaire.

Si elle avait à cœur de savoir comment se portait la jeunesse actuelle avant d’échanger, c’est aussi parce que cette période revêt une certaine importance dans l’histoire de la comédienne, qui explique avoir souffert de dépression lors de son adolescence. Elle a souligné et répété aux élèves l’importance de communiquer, de parler des choses et de s’ouvrir aux autres, surtout dans ces périodes troubles.

Isabelle Carré a ensuite évoqué son parcours, de son intention initiale de faire de la danse à sa fascination pour Romy Schneider, aperçue à la télé, qui la subjugua et lui donna l’envie de jouer. Elle a précisé avoir été une élève moyenne, souvent distraite et pas vraiment heureuse en classe ou dans sa scolarité. En revanche, déterminée, elle a cherché – et réussi – à contacter l’agent de Romy Schneider dès ses 16 ans. C’est d’ailleurs lui qui, refusant de la représenter, lui a proposé qu’elle aille plutôt avec son assistante, qui est depuis et reste encore, l’agent d’Isabelle. Autre leçon tirée de sa propre expérience : il faut « y aller ! ». Ne pas avoir peur de sonner aux portes, de démarcher ; et surtout, il faut toujours s’accrocher, ne jamais lâcher et rester authentique à ce que l’on est.

Les élèves se sont beaucoup intéressés à la carrière de la comédienne et autrice, ses préférences entre le théâtre et le cinéma, la manière de choisir ses projets, de gérer la crise sanitaire et le confinement. Si elle a admis ne pas avoir de réelle préférence, elle a cependant précisé qu’à son sens, c’est le théâtre qui lui a sauvé la vie. Quant au choix des projets, après avoir réfléchi un instant elle a expliqué que, sans se considérer comme une actrice engagée, elle croit fermement que les comédiens sont des passeurs d’histoires, qu’en communiquant les histoires des autres ils peuvent aussi faire changer les choses.