Robin-Robles
Robin Robles
Producteur
Lycée Sainte-Geneviève, Asnières-sur-Seine (92)
26 mars 2024
Il ne faut pas s’interdire d’essayer et il ne faut surtout pas croire que c’est réservé à certaines personnes.

35 élèves / 1ère / 1 professeure d’histoire-géographie et 1 référente culture

Robin Robles a entamé son intervention dans son ancien lycée d’Asnières-sur-Seine, le lycée de l’Institution Sainte-Geneviève, en avouant n’avoir pas su, en se levant, s’il se réjouissait de ce retour ou s’il l’appréhendait. Profondément timide mais aussi sincèrement passionné, le producteur – lauréat du César 2023 du Meilleur Court-Métrage de Fiction – a finalement mis sa pudeur de côté pour se livrer avec une grande sincérité, deux heures durant, sur son parcours et ses expériences, mais aussi ses doutes et les obstacles qu’il a pu rencontrer, auprès des élèves de 1ère venus échanger avec lui.

Le producteur a tout d’abord tenu à aborder avec les élèves son parcours car celui-ci est loin d’être linéaire et il lui a semblé important de préciser qu’il n’a trouvé sa voie qu’assez tardivement. Après avoir suivi des classes préparatoires littéraires, Khâgne et Hypokhâgne, puis fait des études de philosophie, il s’est finalement tourné vers les relations internationales, ce qui l’a mené à pouvoir faire un stage dans une ONG à New-York, lui permettant ainsi de suivre sa compagne de l’époque qui y faisait des études de cinéma.

Aussi, et contrairement à certains de ses pairs, Robin Robles n’était pas un passionné de cinéma depuis sa plus tendre enfance. C’est même beaucoup plus tard, pendant ses études supérieures, justement, à New York, qu’il s’est finalement découvert cinéphile. Il a alors commencé à fréquenter les plateaux de tournage des films d’école de ses connaissances, à fréquenter des étudiants en cinéma et à donner des “coups de main” là où il le pouvait. Malgré un parcours loin d’être linéaire, le producteur précise tout de même qu’une fois qu’il avait trouvé sa voie, il a pu tracer sa route, même si ce n’a pas toujours été simple. En effet, avant de se lancer dans la production de longs métrages, Robin Robles et ses collaborateurs de TopShot Films ont produit des courts-métrages, pendant une dizaine d’années, ce qui leur a permis de se faire connaître mais se révèle assez peu rentable pour une société de production. Ces expériences leur ont tout de même permis d’acquérir les compétences et l’expertise nécessaires pour gérer des projets de plus grande envergure et ils comptent désormais deux longs-métrages à leur actif, Avant que les flammes ne s’éteignent et Bis repetita.

Robin Robles a continué l’échange en interrogeant les élèves sur leur connaissance du rôle de producteur. La réponse a été immédiate mais incomplète : pour les jeunes, c’est la personne qui finance un film. Le producteur s’est amusé du fait qu’il aimerait beaucoup avoir assez d’argent pour financer lui-même ses films, avant de se lancer dans des explications plus précises sur le rôle crucial d’un producteur dans la création et la vie d’une œuvre cinématographique. Il a commencé par mettre en lumière non seulement la recherche de financements, en détaillant les différents acteurs impliqués sur un film, mais aussi l’importance de l’accompagnement des réalisatrices et réalisateurs tout au long du processus d’écriture et de production, qui peut prendre des années. Il a d’ailleurs précisé que c’est ce qu’il préfère dans son travail, justement, l’accompagnement des auteurs avec lesquels il travaille.

En tant que producteur, Robin Robles a insisté sur l’importance de faire preuve d’adaptabilité et de créativité pour résoudre les défis budgétaires et techniques auxquels sont confrontées certaines productions cinématographiques, et notamment dans l’économie du court métrage. Il a partagé des exemples concrets de situations où des contraintes budgétaires ont nécessité des ajustements créatifs dans le processus de production, s’aidant par exemple du cas très concret de Partir un jour, le court-métrage réalisé par Amélie Bonnin que les élèves avaient pu découvrir en classe avant la rencontre. Il a donné l’exemple de la scène d’ouverture, qui devait avoir lieu dans un train mais dont le coût tel quel aurait été trop élevé pour le budget restreint du film – représentant près d’un quart de celui-ci – et qui a dû être réécrite par l’autrice. Cette contrainte s’est révélée bénéfique puisque le résultat final racontait finalement mieux ce que la réalisatrice avait envie de mettre en lumière.

Accessible et engageant avec les élèves, Robin Robles semble avoir conquis son audience, impressionnée par son parcours et son engagement dans la création et l’industrie cinématographique…mais aussi par le précieux César, que le producteur leur avait apporté et qu’ils ont pu découvrir en fin de rencontre. Tous se sont pressés pour soupeser le précieux trophée avant de remercier Robin Robles pour cet échange de 2h qui fut aussi dynamique qu’instructif, pour tous !