63 élèves
accompagnés par 3 professeurs
Dans le cadre de l’opération Un César à l’École, Pauline Seigland – productrice césarisée à deux reprises en 2022, pour Les Mauvais Garçons (Meilleur Court Métrage) et Maalbeek (Meilleur Court Métrage Documentaire) – est retournée dans son ancien lycée rennais, le lycée Bréquigny, à l’occasion de deux rencontres avec les élèves de 1ère et de Terminale de la spécialité cinéma audiovisuel.
Pauline Seigland a introduit chaque rencontre en évoquant très rapidement son parcours : spécialité cinéma audiovisuel au lycée, puis des études plutôt techniques à l’école des Gobelins, avant de devenir assistante de production. Elle a ensuite « gravi les échelons » et est devenue secrétaire de production, coordinatrice de production puis directrice de production. En parallèle et tout en continuant de travailler en tant que technicienne pour garder son statut d’intermittente, elle a commencé à produire des courts métrages d’amis, eux
aussi techniciens. Les premiers films qu’elle a produits ont rencontré un franc succès et certains ont été sélectionnés au Festival de Cannes ou nommés aux César, comme La France qui se lève tôt. Bien que ce succès n’ait pas été financier et ne lui permette pas de vivre de son activité de productrice, elle a expliqué l’impact de celui-ci en termes de confiance, en elle et dans ses choix, à la fois en termes de production, de projets et de partenaires professionnels.
Les élèves ont été assez curieux du rôle de productrice et de ce que celui-ci implique, notamment artistiquement. Pauline Seigland a tout de suite tenu à préciser « qu’il y a autant de façons de produire que de producteur.trices ». Sa façon à elle s’appuie avant tout sur l’humain : l’envie de travailler avec telle ou telle personne, les rencontres, le talent repéré à travers certains films…
Avides de conseils, les élèves ont posé de nombreuses questions à la productrice, de la manière dont elle choisit les projets qu’elle produit au budget d’un court-métrage, en passant par la rémunération et les aspects légaux de la production d’un film et des relations avec les équipes. L’aspect favori du métier selon Pauline Seigland, c’est l’envie de construire une filmographie d’auteurs : les accompagner de leurs premiers projets de courts métrages au passage au long métrage, et idéalement tout au long de leur carrière. Réaliste, la productrice sait qu’un jour certains auteurs qu’elle accompagne changeront de production, mais pour le moment ce n’est pas le cas et c’est bien cela qui l’émeut le plus : « l’ultra fidélité des réalisateur.trices avec lesquel.les elle travaille ».
Enfin, Pauline Seigland a encouragé les jeunes à travailler le plus vite possible et à faire des stages car, à son sens, le cinéma est un secteur qui s’apprend assez peu en théorie mais énormément en pratique, en travaillant, sur les tournages et en stage ! Par ailleurs, elle les invite aussi à persévérer, toujours, et ne jamais se contenter d’envoyer une lettre ou un CV « sans plus », car c’est aussi un milieu où il faut se distinguer, montrer son envie et son énergie en permanence. Un milieu de contact aussi, dans lequel il ne faut pas hésiter à garder les coordonnées qu’on arrive à récupérer, à tenir au courant de ses projets, à se démarquer, toujours, afin de travailler avec les personnes avec lesquelles on a envie de travailler. Elle cite en exemple nombre de camarades de classe, de la section cinéma audiovisuel de Bréquigny ou de son BTS audiovisuel, avec lesquels elle a su garder contact et qui font désormais partie de ses proches collaborateurs, notamment Lionel Massol, le producteur avec qui elle a monté sa société de production.
Conquis par le discours de la productrice, beaucoup d’élèves sont venus glaner quelques conseils en plus, en fin de rencontre, et pour certains cette rencontre a permis de dégager une envie d’embrasser le métier de producteur.