80 élèves
accompagnés par 2 professeurs et la cheffe d’établissement
Birane Ba est retourné avec émotion dans son ancien collège de Vernon (Normandie) pour y échanger avec 80 élèves de 4ème et de 3ème qui avaient pu, pour une grande partie d’entre eux, le voir sur scène à la Comédie Française et avaient tous étudié ses oeuvres et son parcours de jeune comédien avec leur professeur de français.
L’artiste a d’abord évoqué la naissance de son intérêt pour le théâtre, encouragé par sa professeure de français de 6e (qui était présente ainsi que tous les professeurs de français de Birane Ba, revenus pour l’occasion et émus de retrouver leur ancien élève). En effet, c’est après une lecture du Loup et l’Agneau que cette enseignante a décelé chez l’élève un talent, l’encourageant à s’inscrire au club théâtre de l’établissement.
Le premier choc de théâtre, Birane Ba l’a eu en allant pour la première fois voir des comédiens sur scène, à la Comédie Française. “Lorsque j’ai vu des acteurs jouer, j’ai mesuré ce pouvoir d’être devant 900 personnes et de faire rire le public”. Peu motivé par l’école au collège, n’en comprenant pas le sens, Birane Ba était cependant un élève curieux. Le déclic du travail, il l’a eu en comprenant qu’il fallait travailler pour intégrer la classe théâtre du lycée voisin. Il a ainsi intégré une classe théâtre en seconde à Evreux en internat, qu’il a quittée dès la 1re pour passer un baccalauréat économique et suivre des études plus classiques (un BTS de commerce international), soulignant sa crainte de la précarité du métier, et la nécessité pour lui de s’assurer un diplôme avant de se lancer. Ne lâchant jamais sa passion pour le Théâtre, Birane Ba est resté inscrit au conservatoire municipal. Diplômé, Birane Ba décide de suivre sa passion pour en faire son métier et tente tous les concours de conservatoires. Il intègre la classe libre du Cours Florent, puis la Comédie Française.
Généreux, Birane Ba a répondu aux très nombreuses questions des élèves sur ses souvenirs de collégien, sa relation avec ses professeurs, ses conseils, ses objectifs. Son intervention a permis aux élèves de mesurer la différence entre son travail au théâtre et au cinéma, son ambition de comédien, la rigueur et l’exigence du métier, la nécessité de travailler pour atteindre ses rêves, pour durer dans un métier exigeant. Interrogé sur ses prochaines envies, le comédien a évoqué son souhait de transmettre et d’aider les jeunes à la découverte du jeu.
Birane Ba a également beaucoup parlé de son rapport aux textes, lui qui n’était pas selon ses dires un grand lecteur, aime y découvrir des mondes, des histoires, des personnages, encourageant les jeunes à lire (et saluant l’initiative du quart d’heure de lecture appliqué au collège).
L’artiste a également rendu hommage à tous ceux qui l’accompagnent ou l’ont accompagné dans son parcours, et notamment ses professeurs, insistant sur l’importance des rencontres et de cultiver l’espoir, donnant une véritable leçon d’optimisme à un auditoire captivé.
A une élève qui l’a questionné sur son rôle préféré, il a évoqué le personnage de PIerrot dans Dom Juan, mais aussi son dernier rôle dans le film de Jeanne Herry récemment sorti au cinéma, Je verrai toujours vos visages, soulignant le pouvoir de la réalisatrice de raconter des choses subtiles et justes. A travers le récit de Birane Ba se dégageait une passion certaine pour son métier et le plaisir du jeu, mais également sa manière de travailler, sa curiosité pour les personnages et la découverte de nouveaux univers, la magie, les coulisses des tournages, l’aventure humaine, le temps de travail sur les textes et ses sources d’inspiration.
Le comédien a longuement évoqué son travail à la Comédie Française, l’esprit de troupe, les textes, le travail des personnages, la manière dont il vit avec eux, les costumes, le travail de recherche, le temps long, le recommencement et la découverte quotidiens alors même que l’on joue une même pièce 100 fois ! Comparant cet exercice à celui qu’il exerce différemment au cinéma, de manière plus intense, rapide, l’équipe du tournage, la magie, le pouvoir d’illusion du cinéma, précieux et irremplaçable, les lumières, la technique, mais aussi l’attente, la patience et parfois la frustration de la rapidité.
Il a également évoqué la technicité de son travail, le fait que rien n’est acquis, et prodigué des conseils dont il précise qu’ils sont valables pour tout : être curieux, s’intéresser aux autres, croire en soi et travailler.
A une élève qui le questionnait sur ses modèles, Birane Ba a évoqué son admiration pour Denis Podalydès, qui le fascine et avec lequel il aime par-dessus tout travailler.
Après avoir évoqué le jeu en alexandrin et sa technicité, faisant référence à Bajazet, Birane Ba a clôt la session en rappelant sa joie d’exercer son métier et la distance nécessaire entre lui et ses personnages, ce qui lui demande tant de travail mais lui plait tant.
Presse
France 3 Normandie – 12 avril 2023
Le Démocrate Vernonnais – 21 avril 2023