Mademoiselle K
Musicienne, compositrice et interprète
Cité scolaire Claude Monet
26 mai
Venir rencontrer des élèves de Claude Monet me reconnecte à la période pendant laquelle j’ai eu la chance de rencontrer une prof géniale: Annick Chartreux, Sans cette rencontre je ne sais pas si je serais devenue musicienne. Revenir à Claude Monet pour ce court rendez-vous c’est une manière c’est boucler la boucle, mais aussi de remercier, dire que quelque chose est toujours possible.
25 élèves de seconde encadrés par 1 professeur de français et 1 professeure documentaliste

De retour à la Cité scolaire Claude Monet, Katerine Gierak, alias Mademoiselle K, a rapidement su retrouver son chemin dans les couloirs pourtant labyrinthiques de son ancien établissement. Pour cause, elle y a passé 8 années, de la sixième à la terminale. La musicienne avait en tête quelques endroits qu’elle souhaitait revoir, qui n’ont pas manqué de lui rappeler quelques souvenirs : le hall où elle faisait ses concerts, la salle de musique, la cour de récréation…

Après cette visite, des lycéennes du club journal, ont interviewé la chanteuse dans le cadre d’une publication spéciale pour les 70 ans du lycée. Les élèves l’ont questionnée sur son parcours et l’impact de son passage à Claude Monet sur sa carrière.
Pendant son adolescence, une période particulièrement difficile, Mademoiselle K a été encouragée et soutenue par sa professeure de musique. En se remémorant la gentillesse de cette enseignante, qui laissait les clés de sa salle de musique à disposition de ses élèves, la musicienne s’est laissée rattraper par son émotion : « C’est ici, grâce à ma professeure de musique que j’ai compris que c’était un métier ». C’est cette même professeure qui a rassuré sa mère, insistant sur les possibilités de carrière dans la musique.
Mademoiselle K en a profité pour justement souligner : « On peut gagner sa vie de plein de manières, même dans la musique. (…) On est axé sur un certain type de métiers, comme s’il y en avait 3 dans le monde. Il y a une multitude de métiers, et on peut inventer son propre métier ! ». 

Après cette interview, Mademoiselle K a rencontré une classe pour un temps de questions/réponses. Curieux, les élèves lui ont posé de nombreuses questions sur son parcours, ses influences, ses voyages et son rapport à la scène.
Interrogée sur ses débuts, elle a expliqué avoir commencé la guitare à l’âge de huit ans, avant d’intégrer le conservatoire en guitare classique. Elle y a passé plusieurs niveaux. À cette époque, elle se voyait devenir guitariste classique. Elle travaillait de longues heures, parfois trois heures par jour, dans un cadre très strict où la moindre erreur n’était pas permise. En parallèle, elle observait avec envie les groupes de rock et leurs façons de jouer, plus libres, se disant qu’elle s’y essaierait un jour. Mais ce n’était pas encore le moment.
Ce basculement est survenu après le lycée. Elle s’est sentie plus libre, elle a monté son premier groupe, composé et fait ses propres arrangements. Elle a commencé à écrire des chansons, se basant sur son vécu et ses émotions. « Mon domaine, c’est comment je ressens les choses et ce que la vie me fait vivre », a-t-elle expliqué aux élèves. Ses textes abordent souvent les relations humaines, le quotidien et son rapport aux autres.
Elle est aussi revenue sur ses expériences professionnelles avant de vivre de la musique. Pour financer ses projets, elle a été serveuse, a travaillé dans une pizzeria et même dans un train en Italie. Pour perfectionner son anglais, elle est partie vivre à New York pendant plusieurs mois. Ce séjour l’a confrontée à la difficulté de s’exprimer dans une langue étrangère et lui a permis de comprendre ce qu’avait vécu sa mère, d’origine polonaise, en arrivant en France. 

Mademoiselle K a également évoqué le processus de création de ses morceaux. Elle compose souvent seule, mais aime aussi collaborer. Elle a également encouragé les élèves à jouer à plusieurs. Les textes, en revanche, restent son domaine réservé. Elle a d’ailleurs confié qu’écrire pour d’autres artistes l’attirait de plus en plus. Concernant ses anciennes chansons, elle a indiqué qu’elle n’avait pas de regrets, elle assume ses textes même si elle a évolué tout au long de sa carrière et qu’elle trouve certaines chansons plus classiques.
Questionnée par les élèves sur ses influences, elle a évoqué la pop rock, son amour pour Radiohead et Nina Simone, et son obsession actuelle pour model/actriz, qu’elle écoute en boucle. Mais elle reste curieuse de tous les styles musicaux.

Les élèves ont également interrogé la musicienne sur ses voyages et ses différentes tournées, qui lui ont fait découvrir de nouveaux publics. Elle a avoué qu’elle n’était toujours pas complètement habituée au trac avant de monter sur scène, même après plusieurs années de carrière. Mademoiselle K a également profité de ce sujet pour décrire d’autres professions qui gravitent autour de la musique : les attachés de presse, bookers, tourneurs… Autant de métiers essentiels à la vie d’un artiste, mais souvent ignorés du grand public.
Lors de cette rencontre, la musicienne a abordé des aspects concrets liés à son métier, notamment le côté financier. Elle n’a pas caché aux élèves qu’il y a des périodes très tendues et que, à chaque sortie d’album, elle avait songé à changer de profession. Ce n’est pas parce que c’est un métier passion qu’il n’y a pas de moments difficiles.

« Plein de fois, je me suis dit que j’avais envie de faire un autre métier (…) Ce n’est jamais acquis, mais en tout cas, c’est un métier que j’ai choisi. Plein de fois, j’ai eu envie d’arrêter. Puis à un moment, il y a une chanson, un truc qui revient et je me dis… Il faut y retourner ! »

À la fin de cette rencontre, une élève, ravie de ce moment, a confié qu’elle avait été marquée par la musique de Mademoiselle K, que sa mère lui avait fait découvrir lorsqu’elle était petite. Aujourd’hui, Jouer dehors est l’un de ses albums préférés.