70 élèves
accompagnés par 1 professeure
Frédéric Garcia, scénariste mais aussi créateur et showrunner de la récente série Mortel, diffusée sur Netflix, est revenu dans son lycée d’Epinay-sous-Sénart, le lycée Maurice Eliot, pour un retour aux sources émouvant.
Face à 70 élèves de 1ère et de Terminale, Frédéric Garcia, l’ancien élève, s’est livré pendant près de deux heures. Son authenticité et sa simplicité palpables ont vite conquis les élèves. Il a commencé par évoquer son parcours, sinueux, depuis le lycée, expliquant l’importance selon lui de préciser aux élèves que c’est ça aussi, des fois, l’orientation : ce n’est pas linéaire, et il est normal de se tromper ou d’échouer (une notion qui semble moins acceptée de nos jours!).
Élève plutôt moyen selon ses dires, mais avec quelques facilités et ayant déjà une fibre artistique, il a obtenu son bac littéraire et souhaitait faire du dessin. Après plusieurs échecs à différents concours, il s’est orienté vers une faculté de lettres. En effet, passionné de cinéma et de télévision depuis toujours, il décide d’en apprendre plus, le temps de savoir ce qu’il veut faire ensuite. Finalement, Frédéric Garcia choisit de devenir producteur et s’intéresse à la formation dispensée par l’INA Sup.
Là encore, il échoue une première fois. Pourtant, sûr de sa décision, il décide de travailler le concours pendant 1 an et de le repasser. Il réussit, et intègre la formation pendant 2 ans. Il fait des stages, devient assistant de production et travaille pendant un temps. Finalement, Frédéric Garcia se rend compte qu’il a plus envie de travailler sur ses propres projets que ceux des autres, et ses envies d’écriture – finalement déjà un peu présentes depuis le lycée – le rattrapent : il décide d’intégrer La Fémis. Une fois n’est pas coutume, plaisante-t-il, il échoue une première fois au concours et la seconde tentative sera la bonne ! Il insiste auprès des élèves : si on a des envies, il ne faut pas lâcher au premier échec, et c’est particulièrement vrai dans les métiers du cinéma et de l’audiovisuel. Il donne l’exemple parlant de Mortel : plusieurs producteurs ont refusé le projet avant qu’il ne rencontre Gilles de Verdière, convaincu que le projet pouvait plaire à Netflix…et ce fût le cas, avec le succès qu’on connaît à la série.
Attentif aux intérêts des élèves, Frédéric Garcia n’a pas hésité à leur demander si tout cela les intéressait, s’ils avaient d’autres questions sur son parcours ou même si certains envisageaient des carrières artistiques. Quelques mains se sont levées : acteur, scénariste, monteur…
Rapidement, les élèves ont voulu rentrer dans les détails ! « C’est quoi exactement un showrunner ? », a demandé une jeune fille. Puis des questions plus précises ont été posées, sur la façon dont on écrit un scénario, les étapes de l’écriture, puis de la fabrication d’une série. Certains se sont aussi intéressés à la rémunération et d’autres à la façon dont se déroule une journée de tournage. Beaucoup de questions ont aussi gravité autour de la série Mortel, dont les jeunes avaient pu découvrir les scénarios des trois premiers épisodes en classe. Certains connaissaient déjà bien la série et étaient “fans”, d’autres n’avaient pas encore vu d’épisode et sont ressortis de la rencontre avec l’envie de la découvrir un peu mieux. La professeure a d’ailleurs souligné qu’ils avaient été particulièrement enthousiastes à l’idée de découvrir l’outil scénario, souvent peu connu du grand public.
Auteur engagé, Frédéric Garcia n’a pas hésité a partager avec les élèves l’importance qu’il portait à la représentation dans ses projets et au fait que les acteurs et actrices se sentent en sécurité sur le plateau, notamment la jeune femme qui jouait le rôle de Luisa. L’échange entre lui et les jeunes a été riche sur ces sujets et beaucoup ont voulu savoir comment il avait pu gérer les situations qui pouvaient paraître inconfortables, pour des jeunes acteurs, notamment, comme les scènes d’amour.
A la fin de la rencontre quelques élèves sont restés discuter encore un peu avec Frédéric Garcia, avide de ses conseils et anecdotes de tournage. Certains, fans de la série ou de son showrunner, ont même demandé, timidement, s’ils pouvaient avoir un autographe comme souvenir de cette rencontre qui les aura marqués.
