70 élèves,
accompagnés par 3 professeurs, la CPE et le chef d’établissement
C’est un grand nom de la composition de musique à l’image qui est revenu dans son ancien lycée narbonnais, le lycée Docteur Lacroix : Éric Serra. Il est intervenu auprès des élèves des sections artistiques du lycée, toutes disciplines et tous niveaux confondus, et a évoqué avec eux son parcours, les rencontres fondamentales de sa carrière, répondant aux questions très intéressées de la jeune génération.
En préalable à la rencontre, les élèves de la spécialité danse avaient préparé une surprise pour l’artiste : une chorégraphie sur 3 de ses titres emblématiques du Grand Bleu.
Le père d’Éric Serra était chansonnier, la musique a donc toujours fait partie de sa vie. Autodidacte et plutôt rock ‘n roll, le musicien a choisi d’ouvrir la rencontre avec une anecdote qui l’amuse beaucoup. Il explique qu’en 3ème, les élèves avaient à l’époque accès à des dossiers d’orientation pour les aider dans leur choix de carrière, dans lesquels ne figurait pas la mention du métier de « rockstar », ce qui l’a beaucoup déçu et a achevé de le convaincre que ce qu’il envisageait n’existait pas, comme métier. Finalement, un soir alors qu’il jouait en concert avec son groupe d’amis, un homme – qui s’est avéré être le batteur de Michel Sardou – est venu le voir et lui a déclaré que plus tard il pourrait devenir musicien professionnel, rendant le rêve d’Éric Serra finalement envisageable.
La rencontre a été rythmée par les questions des élèves, enthousiastes et intéressés à l’idée d’en apprendre d’avantage sur le secteur de la musique mais aussi du cinéma, sur les aspects techniques, la vie d’un tournage et comment un compositeur s’inscrit dans une équipe artistique, le processus créatif, les inspirations mais aussi les aspects plus pratiques tels que les logiciels utilisés ou le système de rémunération et de droits d’auteur.
Éric Serra a rapidement évoqué son parcours, insistant principalement sur le fait qu’il n’a pas fait d’études de musique mais que cela ne signifiait pas ne pas travailler ! Au contraire, il travaillait sa musique durant des heures. À son sens, ce ne sont en effet pas les études qui sont importantes quand on veut être musicien, mais plutôt l’envie, la passion et l’émotion.
L’autre élément majeur dont Éric Serra a longuement parlé lorsqu’il a évoqué sa carrière, ce sont les rencontres et en particulier celles avec Luc Besson et Jacques Higelin, autant musicalement que personnellement, humainement. Il explique par ailleurs que lors de sa rencontre avec Luc Besson, il se sentait musicien mais absolument pas compositeur et le réalisateur, qui était venu écouter un ami en studio dans lequel Eric Serra improvisait alors des solos de guitare, a insisté pour qu’il fasse la musique de son court-métrage. C’est après cette première collaboration que les artistes construiront un parcours commun et qu’Eric Serra a signé par la suite l’ensemble des musiques des films de Luc Besson, menant à la carrière que l’on connaît aujourd’hui et à de nombreuses récompenses.
La collaboration entre les deux hommes a occupé une grande partie de la discussion, ainsi que le processus créatif, qui semblait particulièrement intriguer les élèves : comment choisit-on d’utiliser un style de musique plutôt qu’un autre pour tel ou tel genre de film, comment décide-t-on du ou des instruments qui seront joués, comment la prise de son est-elle faite et quelle est la dynamique avec le reste du son et des prises de son, est-il libre de proposer ce qu’il veut, a-t-il une signature précise et synchronise-t-il particulièrement avec l’image ou essaie-t-il de s’en détacher… ? Le compositeur a répondu avec précision à l’ensemble des questions, donnant de nombreuses clés pratiques et concrètes. La carrière internationale d’Eric Serra a également été évoquée, et notamment la composition de la bande originale du film GoldenEye.
En conclusion de cette rencontre, Éric Serra a tenu à inviter les élèves à ne surtout pas oublier leurs rêves et à ne pas hésiter à se battre et travailler dur pour les réaliser, car pour lui c’est une chance incroyable que de pouvoir vivre de ce qu’on aime faire plus que tout.