Bon élève en physique, il s’est tout d’abord tourné vers un DEUG en sciences avant de suivre une licence en mathématiques et d’obtenir un diplôme en audiovisuel. Il a également décroché une maîtrise en ingénierie des systèmes d’images et sons et a été affecté au service audiovisuel lors de son service militaire. Cyrille Bonjean a ensuite poursuivi sa carrière en tant que graphiste compositing, puis superviseur compositing tout en se rendant sur des tournages comme référent en stéréoscopie. Depuis plusieurs années, il travaille au studio VFX international MPC en tant que superviseur VFX.

Concernant son travail sur Le Règne animal, Cyrille Bonjean a souligné la complexité que représentait un tel projet. Les effets visuels sont partie intégrante du film et viennent soutenir l’histoire, ce qui le stimulait particulièrement. 

Le film comportait de nombreuses scènes tournées dans la nature, filmées avec une caméra épaule, ce qui rendait l’opération délicate. Le travail étant réparti avec les autres membres de l’équipe VFX, Cyrille Bonjean s’est concentré sur la conception de Fix, l’homme-oiseau ainsi que de l’enfant Grenouille. Son poste représentait une importante charge de travail, car il fallait penser à l’ensemble des détails impliqués par les objets en mouvement, comme par exemple, les feuilles et la poussière qui bougeaient en fonction des mouvements d’ailes de Fix.

Pour créer les effets visuels, il était nécessaire de pouvoir situer les objets dans l’espace. Deux caméras supplémentaires étaient utilisées sur le tournage pour multiplier les angles de vue. À l’aide d’exemples vidéos, Cyrille Bonjean a expliqué aux lycéens les étapes de création des ailes de Fix (le nettoyage des plans, le placement et la position des ailes…). Interrogé par un élève sur les difficultés rencontrées sur ce projet, deux moments ont été particulièrement marquants pour lui : la scène de l’ambulance, difficile à réaliser en termes de machinerie, et le plan de la montée dans l’arbre de Grenouille qui présentait également ses propres challenges. 

« Cet échange m’a donné envie de vivre de ma passion, de réussir à atteindre mes rêves. » Clémence, élève de seconde

Cyrille Bonjean a souligné l’importance des affinités et de l’humain dans les relations professionnelles, particulièrement avec le réalisateur, lorsqu’un projet est aussi ambitieux.

Concernant le César reçu pour les Meilleurs Effets Visuels 2024, Cyrille Bonjean précise que cette récompense s’inscrit dans la continuité de sa carrière, lui qui a vingt ans d’expérience et plus de 70 projets au compteur.

Pour finir cette rencontre, Cyrille Bonjean a montré aux lycéens des images de Emilia Perez et Mufasa, projets auxquels le studio MPC a participé, avant de faire passer son César entre les mains des élèves, ravis de pouvoir tenir quelques instants ce fameux trophée.

Après ces deux heures de rencontre, des lycéens, membres du club patrimoine du lycée, ont organisé une petite visite commentée de l’établissement. L’occasion pour Cyrille Bonjean de retrouver ses anciennes salles de classe et de bien clôturer ce retour aux sources !

« Actuellement, l’école ne permet pas forcément une ouverture sur le monde professionnel. Pour nos élèves, rencontrer un ancien élève du lycée, c’est une porte qui s’ouvre vers un champ méconnu, qui leur semble souvent inaccessible. Cela est d’autant plus vrai que le monde de l’art est réputé pour être très fermé, avec peu de débouchés. Nous avons volontairement choisi de faire participer deux classes de jeunes lycéens (2des) car à cet âge, ils sont encore un peu perdus par rapport à leur orientation. Nous espérons que cette rencontre leur permettra d’élargir leur horizon, de comprendre que tout est encore possible et qu’il suffit de s’en donner les moyens. » Elena Riff, professeure documentaliste

Crédit photo : Vincent Mottez pour l’Académie des César 2024