C’est par ailleurs le film, son contexte et ses héroïnes, et sa fabrication qui ont occupé une majeure partie de la discussion. Les élèves étaient particulièrement intrigués par la façon dont Caroline Huppert avait proposé le projet aux personnes dont elle voulait raconter l’histoire. Ils se sont aussi posés des questions plus « pratiques » : les actrices avaient-elles rencontré les personnes qu’elles allaient jouer, pourquoi y a-t-il si peu de musique dans le film, comment les scènes de torture ont-elles été filmées, etc. Caroline ayant apporté de la matière pour échanger, elle en a profité pour éclairer les élèves sur l’outil majeur qu’est le scénario, leur lisant même une scène pour illustrer son propos.
Enfin, la réalisatrice avait également apporté avec elle quelques souvenirs de son temps passé au sein de l’établissement : une photo de classe et un article sur un concours d’éloquence qu’elle avait remporté en soutenant, déjà, un argumentaire en faveur de l’égalité homme-femme. Elle expliqua le quotidien du lycée, à l’époque établissement de jeunes filles uniquement, et étonna les jeunes avec quelques anecdotes, comme les horaires décalés pour que les garçons et les filles ne se croisent pas, ou le fait que les jeunes filles n’avaient pas le droit de porter de pantalon !
70 élèves présents
accompagnés par 3 professeurs
Caroline Huppert a accepté l’invitation d’Un Artiste à l’École à revenir dans son ancien établissement à Saint-Cloud, le lycée Alexandre Dumas, sur une proposition de la SACD. Elle y a rencontré deux classes de Terminale et a pu échanger avec eux longuement sur son parcours au sein de l’établissement et en tant que réalisatrice, ainsi que sur l’une de ses œuvres en particulier, Pour Djamila.
Amatrice d’Histoire, Caroline Huppert a d’abord expliqué aux élèves s’être dirigée dans un premier temps vers une maîtrise d’Histoire après le lycée. Cette formation a-t-elle affirmé, lui a été particulièrement utile dans sa carrière de réalisatrice : lui apprenant à se documenter, rechercher, une expérience essentielle à la réalisation de ses films historiques ou inspirés d’histoires vraies, tels que Pour Djamila, que les élèves ont pu voir en classe avant la venue de la réalisatrice.
En fin de rencontre, Caroline s’est employée à inciter une dernière fois les jeunes à faire des études. Elle ajoute cependant que le plus important reste bien entendu de faire des études que l’on a réellement envie de faire. Pour elle, on aime fondamentalement un sujet en le pratiquant mais aussi en l’étudiant, en le connaissant mieux. Donnant l’exemple du cinéma dans son cas, elle insiste que cela s’applique à beaucoup d’autres sujets.