50 élèves présents
accompagnés par 3 professeurs
Nelly Alard a accepté de revenir avec Un Artiste à l’École dans son ancien lycée brestois, le lycée La Pérouse-Kérichen, pour rencontrer des élèves de Seconde et de Première, et échanger avec eux sur son parcours et ses différents métiers, de comédienne à romancière, en passant par scénariste…
Nelly Alard explique qu’elle ne connait pas vraiment Brest, elle a pourtant passé toute son enfance, de la 6ème à la Terminale à la Cité Scolaire de Kérichen, mais habitant près du lycée et ayant un père particulièrement strict, elle se souvient d’une enfance très enfermée, constituée principalement de ses trajets entre la maison et le lycée et avec assez peu de vie sociale. Très bonne élève, et particulièrement dans les matières scientifiques, Nelly adorait le lycée, sûrement car il s’agissait du seul endroit où elle avait, justement, un « semblant de vie sociale ».
Si elle commence par expliquer tout cela aux élèves, c’est aussi pour leur parler de son premier roman, Le Crieur de Nuit, que Nelly a écrit sur son père. Elle en lit d’ailleurs un extrait aux élèves, une lettre adressée directement à ce dernier. Ce premier roman, autobiographique, « comme le sont beaucoup de premiers romans » d’après Nelly Alard, était pour elle à la fois un moyen de pardonner son père pour cette enfance peu heureuse, mais aussi une manière de trouver un éditeur avant son grand projet, le roman sur l’histoire d’Elissa Landi, star hollywoodienne qui serait la petite-fille cachée de Sissi l’impératrice. Ce roman, ambitieux, Nelly Alard savait qu’elle allait avoir un peu de mal à la vendre à un éditeur en premier livre avant d’avoir “fait ses preuves” ; elle décida donc de commencer par un premier livre autobiographique, avant d’écrire son second roman – primé – Moments d’un couple. Ainsi, le livre pour lequel elle a eu envie de commencer à écrire, La vie que tu t’étais imaginée, sera en fait son troisième livre.
Nelly Alard a également longuement partagé avec les lycéens son parcours atypique d’élève de « Maths Sup Maths Spé » à Rennes,où elle intègre en même temps le conservatoire de d’Arts Dramatiques. De même, à Paris, elle obtient son diplôme d’ingénieur de la prestigieuse école Télécom, et décide de passer le concours du Conservatoire d’art dramatique de Paris, qu’elle réussit. Sans filtre, Nelly explique aux jeunes que la vie de comédienne ne lui convenait pas, le jugement constant – et notamment sur le rapport au paraître, à son propre corps – et le fait d’être retenue toujours pour les mêmes rôles de « veuve éplorée et/ou suspecte dans des téléfilms » ou la « femme fatale », avec toujours les mêmes scènes, l’ennuyait profondément. Elle en a d’ailleurs profité pour partager avec les élèves un passage de son livre qui raconte cela, mais aussi un court montage d’extraits de « toutes les personnes que j’ai tuées », pour démontrer son propos.
Les élèves, eux, avaient beaucoup de questions dès le départ et probablement encore plus au fil de la rencontre : combien de temps faut-il à la romancière pour écrire un livre, est-ce qu’un auteur peut vivre de ses livres uniquement, comment trouve-t-on un éditeur, avez-vous des regrets, quels sont vos prochains projets, avez-vous dû faire des concessions pour en arriver là…le flot de questions ne tarissait pas, même après presque 2h de rencontre.
Nelly leur a confié quelques informations sur ses prochains projets et a accepté de partager avec eux le quotidien d’un autre de ses métiers, scénariste dialoguiste pour un feuilleton quotidien, Un si grand soleil, ce qui a plutôt fait réagir les jeunes, familiers de cette série, semblerait-il.
En fin de rencontre, quelques élèves se sont pressés, impressionnés à la fois par la présence et la gentillesse de Nelly Alard, pour lui demander quelques autographes…
Presse
Le Télégramme
« Le retour de Nelly Alard dans son ancien lycée à Brest » – 8 juin 2022, Jeanne Paumier