50 élèves présents
accompagnés par 5 professeurs
Sur l’invitation de l’Académie des César et d’Un Artiste à l’École, Sami Bouajila (lauréat du César 2021 du Meilleur Acteur pour Un Fils) est revenu dans son ancien collège d’Échirolles, le collège Jean Vilar. Il explique que c’était important pour lui de participer à une telle initiative car il se souvient avoir été un élève timide et complexé, qui avait des choses à dire sans réellement savoir comment les exprimer. Il explique qu’il se sentait enfermé dans son CAP technique de tourneur.
Dès le début de la discussion Sami Bouajila a salué le travail des MJC qu’il a connues jeune dans le quartier et grâce auxquelles il a côtoyé la culture « sans même s’en rendre compte ». Il est d’ailleurs par la suite devenu éducateur à la MJC près de chez lui. C’est là-bas qu’il a pour la première fois joué, en s’inscrivant « un peu par hasard » à un cours de théâtre, qu’il a adoré. Il raconte avoir très vite voulu passer le concours du conservatoire de Grenoble, sans vraiment oser. C’est la rencontre avec le directeur de celui-ci, qui l’incita à tenter sa chance l’année suivante, et qui le décide à l’époque à franchir le pas.
Rapidement, les élèves ont voulu en savoir plus aussi sur son métier et sa vie quotidienne en tant qu’acteur « connu » : comment choisit-il ses films, pourquoi at-il accepté de jouer dans Un Fils, comment prépare t’il ses personnages et … ce que ça faisait d’embrasser des femmes dans ses films ! La dernière question provoqua un éclat de rire général et Sami, détendu, s’est attaché à préciser que l’un des aspects majeurs du travail d’un comédien c’est aussi de savoir se détacher des personnages qu’on joue. C’est un métier comme un autre, avec sa vie professionnelle et sa vie privée. Sincère, il explique aussi que ça a été pour lui un gros travail car c’était compliqué, au début, de se détacher de ce qu’il jouait, après avoir fait un si gros travail de préparation pour se mettre dans la peau d’un personnage. Il donne l’exemple d’Omar Raddad, qu’il interprète dans Omar m’a tuer : il a perdu beaucoup de poids, il a cherché à avoir la même diction, le même accent ; au point de travailler avec un jeune qui venait du même petit village qu’Omar.
Sans filtre et voulant partager au mieux son expérience avec les élèves, Sami Bouajila n’a pas hésité à partager sa vulnérabilité : rongé par la passion de son métier, il a dû être aidé sur sa gestion des personnages qui l’affectaient beaucoup, mais il a aussi raconté son rapport compliqué à ses origines et comment les gérer dans ce milieu (il ne voulait pas jouer que des « clichés » et a parfois rejeté ses origines par contradiction).
Si Sami Bouajila a commencé au théâtre, et s’est formé sur les planches (c’est par ailleurs à son sens la meilleure des formations), il a fait sa carrière dans le cinéma d’auteur, où il a, à son sens, le plus développé son art. Il a expliqué aux élèves aimer pouvoir vivre d’autres vies que la sienne à travers son métier. Son rêve serait désormais de pouvoir réaliser son propre film mais cela reste encore un challenge entre lui et lui-même…
À la fin de la rencontre et malgré toute l’énergie qu’il venait de déployer avec beaucoup de générosité, Sami a pris le temps de répondre à plusieurs interviews et de prendre des photos avec les élèves et les enseignants présents, tous sous le charme de l’enfant du pays césarisé.
Presse
Le Dauphiné Libéré
« Sami Bouajila, un César de retour au collège Jean Vilar d’Échirolles » – 9 juin 2022, Marina Blanc
Franceinfo Culture
« »Un artiste à l’école » : l’acteur Sami Bouajila de retour dans son collège grenoblois pour partager sa passion du 7e art » – 10 juin 2022, Margaux Bonfils
TéléGrenoble
Reportage dans le JT :« Sami Bouajila revient à Jean Vilar » – 10 juin 2022, Éléonore Pointeau
France 3 Alpes
JT 19/20 :« L’acteur Sami Bouajila rencontre des collégiens » – 9 juin 2022, D. Borrelly