Nino Vella
Nino Vella
Auteur, compositeur, interprète
Lycée Europe-Robert Schuman, Cholet (49)
6 fév. 2024

80 élèves accompagnés par 1 professeur de Ses, 1 professeure de français et 1 professeure documentaliste

C’est un peu « comme à la maison » que l’auteur, compositeur et interprète Nino Vella, a poussé les portes de son ancien établissement, le lycée Europe Robert Schuman à Cholet (49).pour échanger avec les élèves. Un établissement dans lequel Un Artiste à l’Ecole était déjà intervenu par le passé, dont les enseignants sont très mobilisés. Les questions ont été nombreuses et les oreilles attentives. Nino Vella a partagé ses souvenirs de lycéens avec son frère, aujourd’hui professeur d’histoire dans l’établissement, discuté de sa carrière et raconté aux jeunes les coulisses de l’industrie musicale, un milieu fascinant et fantasmé par beaucoup. 

L’artiste, de retour aux sources, a pu revisiter les lieux de son adolescence, les couloirs, salles de classes et de musique qu’il a occupés il y a près de 15 ans. Des sensations, des odeurs et des émotions ont refait surface pour l’artiste qui a dit avoir l’impression d’avoir quitté les lieux il y a peu. Ce fut également l’occasion pour Nino Vella de prendre quelques photos et les partager avec ses anciens camarades de lycée, avec lesquels il a gardé contact. Après un repas à la cantine et sous les murmures admiratifs des lycéens le reconnaissant, Nino Vella a pris place dans le CDI de l’établissement où l’échange s’est déroulé durant deux heures.  

Nino Vella a introduit la rencontre par une consigne claire, adressée aux élèves assis en face de lui : « Ne m’appelez pas monsieur ». Une fois la barrière baissée et les premières mains levées, les questions des élèves se sont enchaînées. Du parcours de l’artiste, en passant par ses sources d’inspiration jusqu’à sa pratique musicale en tant que pianiste, mais aussi compositeur et interprète, les élèves étaient curieux et extrêmement investis.

Nino Vella est d’abord revenu sur son parcours scolaire. Il a raconté aux élèves avoir été à leur place de 2007 à 2010, et être sorti du lycée avec un bac littéraire. Le jeune artiste a ensuite continué pendant deux ans ses études au Conservatoire de Cholet, sa ville natale, et dans lequel certains élèves suivent aujourd’hui des cours de musique. Néanmoins, son amour pour la musique remonte à bien plus longtemps. Le pianiste a raconté avoir commencé l’éveil musical à 5/6 ans au Conservatoire de Cholet, avant d’entamer le solfège et la pratique du piano à l’âge de 7 ans. C’est donc après presque 15 ans de conservatoire et son diplôme d’études musicales et d’orchestration en poche que sa vie d’artiste a commencé à se dessiner. 

Les élèves étaient curieux de connaître la suite du parcours de Nino Vella, après avoir obtenu son diplôme. Ce dernier a évoqué ses débuts qui, comme pour de nombreux artistes, n’ont pas été faciles, évoquant ses premiers cachets d’intermittent dans le domaine musical. De manière pédagogique, il a expliqué le fonctionnement de l’intermittence, précisant qu’il avait commencé avec quelques petits concerts au sein de son ancien groupe Babel, ainsi qu’en composant des musiques pour des petits spectacles et théâtres. Parallèlement, il diffusait ses œuvres sur des plateformes comme YouTube. Les débuts étaient difficiles, avec une visibilité limitée jusqu’à ce qu’une de ses œuvres connaisse un succès inattendu, changeant le cours de sa carrière. Nino a ensuite évoqué sa signature avec des labels majeurs tels qu’ Universal, son déménagement à Paris, et comment les rencontres, expériences et créations l’ont conduit sur le chemin de la réussite professionnelle.

Les élèves ont ensuite abordé la question du stress avant les concerts. L’artiste a avoué qu’il existe toujours un peu de stress avant chaque performance (surtout celles en solo), mais que ce niveau n’équivaudra jamais celui ressenti lors de son tout premier concert dans une salle de sa ville natale, Cholet, devant ses camarades de classe du lycée. Il a confié aux lycéens que le stress en tant qu’artiste se travaillait. Il y a des automatismes qui se créent et des rituels qui permettent de monter sur scène beaucoup plus sereinement qu’à ses débuts.

Les lycéens ont ensuite questionné l’artiste sur ses sources d’inspiration. Nino Vella a évoqué les artistes qui l’ont inspiré dans sa pratique musicale ainsi que dans ses compositions et interprétations, citant des noms comme le groupe C2C, Skrillex pour la musique électronique, ou encore de grands classiques comme les Beatles qu’il a beaucoup écoutés avec ses parents durant son enfance. S’en est suivie la question sur l’artiste avec lequel Nino Vella a préféré travailler parmi ses nombreuses collaborations. Sans trop d’hésitations, l’artiste a confié avoir une préférence pour la chanteuse Yseult dont il est le pianiste officiel, et avec qui il a participé à plus de 80 concerts. 

Il a également avoué aux élèves qu’il aimerait beaucoup travailler pour des artistes comme Gazo, Soolking, Angèle ou encore Ninho (la grande idole de ce jeune public).

Un élève a alors demandé si Nino Vella préférait composer pour lui ou pour les autres. L’artiste a raconté que comme dans beaucoup de pratiques artistiques et de métiers, tout est une question d’équilibre. Pendant longtemps, il a consacré son talent à composer pour d’autres, mais à un certain moment, il a ressenti le désir de s’investir dans des projets plus personnels, où il pourrait interpréter ses compositions sans qu’elles soient impactées par d’autres artistes. Cependant, cela n’altère en rien le plaisir qu’il éprouve toujours à écrire et composer pour les autres. Cette quête d’équilibre a ensuite ouvert la voie à des questions plus intimes sur la vie « ordinaire » de l’artiste « extraordinaire », qui a évoqué son quotidien dans les studios, à bord de son bus en tournée, ses promenades matinales à Paris ou les moments avec ses amis autour d’une bière à la sortie du studio. Nino Vella a volontiers répondu aux questions, pour le plus grand bonheur des élèves.

Enfin, est arrivée la fameuse question « C’était comment avant, le lycée » ?  Des rires se sont répandus dans la salle et l’artiste a répondu que finalement, ça n’avait pas trop changé par rapport à son époque. Nino leur a même partagé ses anciens stratagèmes pour gagner du temps dans la file de la cantine. Il a également dit aux élèves qu’il gardait de très bons souvenirs de son passage dans l’établissement et a partagé en toute sincérité la mélancolie « post lycée » qu’il a pu ressentir à la fin de sa scolarité. Son mot d’ordre a donc été le suivant : « Profitez du lycée et de ces moments, ils sont précieux ! »

Pour clôturer la rencontre et afin de répondre aux nombreuses demandes d’élèves, Nino Vella a réalisé en direct une création musicale. Il a demandé aux élèves un tempo et une tonalité (sol majeur). Puis, l’artiste a commencé à improviser sur son synthé, sous l’oreille attentive des élèves. Une fois la boucle au synthé enregistrée, il y a ajouté les basses. 

La « prod » dans le langage commun, a alors commencé à prendre forme, sous le regard émerveillé des lycéens. Un coup de guitare, des violons, des cuivres, Nino Vella est allé dans le détail. Quelques percussions et paramétrages sur l’ordinateur plus tard, la magie a pris place. Nino Vella a partagé sur les enceintes le son créé avant de finir sous les applaudissements des élèves. Une composition réalisée en moins de 10 minutes, mais qui résonnera pour longtemps dans les oreilles des élèves. Qui sait, la prochaine sonnerie de l’établissement ?

Presse

Ouest France – 7 février 2024

Ouest France – 7 février 2024

Lycée Europe Robert Schuman – 25 février 2024