200 élèves de 2nde / 1 professeure documentaliste
Katia Boutin, monteuse parole lauréate du César 2023 du Meilleur Son pour son travail sur le film Annette de Leos Carax, était de retour dans son ancien lycée lyonnais, le collège-lycée Assomption-Bellevue. Elle y a répondu aux questions des 200 élèves de 2nde de l’établissement sur le secteur du cinéma et son métier, technique et peu connu du public.
Katia Boutin a ouvert la discussion en expliquant son parcours, précisant avoir toujours voulu travailler dans le son, mais pas forcément au cinéma. C’est par la musique qu’elle est ensuite arrivée au son. Après un DEUG de musicologie à Lyon 2, Katia Boutin est montée à Paris pour s’inscrire en section son à La Fémis. Pour son projet de fin d’études, elle décide de se rendre à New-York, ville qui l’a toujours attirée. Elle y fera finalement un stage de 6 mois en studio de musique et décidera ensuite de se tourner vers le son à l’image, se rapprochant ainsi plus de sa formation initiale. L’artiste a par ailleurs tenu à préciser que ses parents ne venaient pas du tout du milieu du son mais qu’ils lui ont toujours fait confiance quant à son orientation, et ce peut-être car elle était bonne élève, ou parce qu’ils savaient qu’elle se donnerait les moyens de ses ambitions.
Rapidement Katia Boutin a demandé aux élèves ce qu’ils connaissaient des métiers du son dans le cinéma, comme pour tâter le terrain avant de se lancer dans des explications plus ou moins techniques. Beaucoup ont répondu et ont fait preuve d’une certaine connaissance du secteur, avec notamment les métiers de bruiteur, de doublage et d’ingénieur du son qui semblent être les plus connus. Katia Boutin s’est ensuite employée à détailler toute la « chaîne du son » qui intervient dans le processus de création d’un film, qu’il s’agisse de la prise de son, du bruitage, du montage son, du doublage, du mixage ou, enfin, du montage parole, sa spécialité. Elle a illustré ses propos par des exemples concrets, s’appliquant à détailler les différences parfois subtiles entre les différents postes.
Les élèves, intéressés, et qui avaient en amont visionné des extraits du film Annette sélectionnés par Katia Boutin, ont posé de nombreuses questions, portant sur les compétences requises pour être monteur parole aux rythme et lieu de travail, en passant par des détails plus techniques comme le temps de travail passé sur un film en moyenne, les logiciels utilisés ou le statut d’intermittente. Certains étaient aussi désireux de connaître plus de détails sur la carrière de Katia Boutin, ses premiers projets, les personnes avec lesquelles elle a travaillé, les choix qu’elle fait et pourquoi, si elle avait certains regrets ou au contraire de nouveaux rêves…la monteuse a par ailleurs accepté d’évoquer avec eux le prochain projet sur lequel elle va travailler : le biopic sur Charles Aznavour coréalisé par Grand Corps Malade et Mehdi Idir.
Les traditions perdurent et en fin de rencontre Katia Boutin a présenté son César aux élèves. Timides de prime abord, presque médusés, ils ne se sont finalement pas fait prier quand l’artiste les a invités à venir le voir de plus près, le toucher, et même prendre des photos avec. Rares sont les rencontres où l’on peut compter sur une « preuve concrète » de l’impact de celle-ci sur les élèves, et ici, quelques heures après la venue de Katia Boutin, un élève l’a recontactée afin de solliciter un rendez-vous, pour en savoir plus sur son métier, le secteur, voire envisager un stage pour découvrir de manière pratique le métier de monteur son ou parole. Katia Boutin a accepté avec enthousiasme, ravie d’avoir réussi à transmettre sa passion pour son métier.
