Christophe Barral_© Corinna Kranig, Matéo Picard, Rida Choubai - ENS Louis Lumière pour l'Académie des César 2022
Christophe Barral
Producteur
Lycée Simon Weil, Saint-Priest-en-Jarez (42)
2 juin 2023
« Devenir producteur, à un moment de ma vie ça occupait 100% de mes jours et de mes nuits. J’ai consacré tout mon temps à me créer une culture qui n’était pas la mienne de base. »

80 élèves de 2nde, 1ère et Terminale spécialité cinéma audiovisuel, de Terminale spécialité théâtre et 1 classe de 2nde

Le producteur Christophe Barral, lauréat du César du Meilleur Premier Film en 2022 pour Les Magnétiques – et de nouveau en 2023 pour Saint-Omer ! – est revenu dans son ancien lycée de Saint-Priest-en-Jarez, près de Saint-Étienne, le temps d’une après-midi. Ému et amusé, il a arpenté les couloirs de son adolescence, se remémorant ses salles de classe et diverses anecdotes du temps passé au sein de l’établissement.

Christophe Barral a ouvert la rencontre en précisant qu’il n’était pas particulièrement bon élève au lycée, expliquant qu’il ne faut pas se décourager et qu’il sera toujours plus facile de travailler sur des sujets qui nous passionnent, et cela arrive souvent un peu plus tard dans les études, a-t-il précisé. Aussi, il n’allait pas beaucoup au cinéma non plus, à cette époque et regardait plutôt la télévision. L’intérêt pour le cinéma lui est venu beaucoup plus tard, a-t-il expliqué, lors de ses années passées au Pérou. Le producteur a rapidement évoqué ses études avec les élèves, s’amusant d’un parcours qu’il aime à définir comme « un peu chaotique » : école de commerce à Clermont-Ferrand puis échange au Pérou, où il restera finalement 2 ans de plus, en année de césure, avant d’aller au Etats-Unis, puis de revenir tenter le concours de La Fémis.

 

Si Christophe Barral est désormais un producteur reconnu – avec entre autres 5 César et plusieurs nominations à l’étranger, notamment aux Oscar et au festival Sundance – il explique qu’il a fallu commencer, assez traditionnellement « en bas de l’échelle ». D’abord stagiaire dans une société de production, il est ensuite devenu assistant de production et a travaillé près de 10 ans chez les films du Worso, avant d’oser se lancer et de créer Srab Films avec son collègue de toujours, Toufik Ayadi. 

Près de 80 élèves étaient présents – et motivés – pour poser leurs nombreuses questions au producteur. « Monsieur, on a le droit de se mettre au premier rang ? » fut d’ailleurs la première question qui retentit lors de l’entrée en salle des élèves ! Les questions ont fusé et se sont enchaînées durant les deux heures de la rencontre, à la surprise des professeurs, stupéfaits par le fait qu’aucune des questions préparées préalablement et que les élèves avaient sur un papier devant eux n’aient été posées ; ces derniers ayant manifestement préféré poser sur le vif leurs propres questions pour Christophe Barral.

Le producteur a par ailleurs été surpris, confiera-t-il ensuite, par le niveau de précision ou de technicité de certaines questions. Si l’on a retrouvé les questions classiques sur la façon dont un film est financé et les sources de financement envisageables, certains élèves se sont aussi intéressés aux mécanismes plus complexes liées à ces questions (financement publics ou privés par exemple, les aides régionales, etc.), à la manière dont on peut évaluer si un film est rentable ou non, au fonctionnement d’une société de production, à la concurrence potentielle entre les différentes sociétés de production… Mais les jeunes ont aussi eu des considérations plus artistiques, cherchant par exemple à savoir si les producteurs intervenaient sur l’écriture d’un film, ou comment se passe la relation avec les réalisateurs, comment se fait le repérage des personnes avec lesquelles ils veulent travailler. L’échange fût intense et les élèves auraient semble t’il pu continuer des heures.

Christophe Barral a, tradition oblige, sorti son César en fin de rencontre pour le partager avec les élèves, ravis ! Une dernière surprise attendait l’assemblée : l’Académie des César, avait apporté la statuette du César 2023 que Christophe Barral a remporté pour Saint-Omer, et qu’il n’avait pas pu récupérer le soir-même. Ce sont donc finalement des élèves de son ancien lycée qui ont eu l’honneur de remettre le César 2023 du Meilleur Premier Film au producteur, heureux et ému de ce touchant symbole.

Comme à l’accoutumé, la rencontre s’est prolongée à l’extérieur avec des élèves avides des conseils de Christophe Barral, qui semble avoir conquis les jeunes et l’équipe pédagogique par son naturel, sa sympathie et sa générosité.

 

PRESSE

 

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